Les aidants à l’épreuve du confinement

Les aidants à l’épreuve du confinement

En première ligne pour soutenir leur proche dépendant pendant le confinement, les aidants ont joué un rôle essentiel durant l’épidémie de Covid-19. Isolés et contraints d’intensifier leur aide, leur confinement a souvent été épuisant avec, à la sortie, un besoin de répit plus pressant que jamais.

Un rôle d’aidant décuplé par le confinement

Fermeture des accueils de jour, suspension des aides à domicile, retours d’hospitalisation anticipés : avec la crise du Covid-19 et le confinement, les aidants ont dû intensifier l’aide apportée à leur proche, tout en se retrouvant plus isolés que jamais. Durant cette période, 1 aidant sur 2 a dû s’occuper seul de son proche, contre 33 % le reste de l’année, selon l’enquête du Collectif Inter-Associatif des Aidants Familiaux (Ciaaf) menée en mai 2020. Face aux portes closes qu’ils ont rencontrées, les aidants sont 52 % à avoir aidé à la toilette plus souvent et 56 % à s’être davantage investis dans les soins et la rééducation. Mais parfois, l’aidant n’a pas pu se substituer au soignant : ainsi, près d’1 aidant sur 2 a dû renoncer à certains soins pour la personne aidée, avec, dans certains cas, une dégradation de l’état de santé du proche. Particulièrement affectés, les aidants confinés avec leur proche sont 60 % à s’être sentis « dépassés par la situation ».

L’absence de statut : un obstacle de plus

Autre obstacle à surmonter pendant le confinement : l’absence de statut officiel d’aidant, qui a ajouté une couche de complexité à un quotidien déjà difficile. Pas d’accès prioritaire aux masques ou à certains dispositifs médicaux, pas de priorité dans les commerces, pas de statut pour justifier les déplacements liés à l’aide : ces situations du confinement ont révélé l’urgence de combler le vide juridique entourant le statut des aidants, pourtant essentiel au système social et sanitaire français. La question de la création d’un statut « officiel » pour les aidants est ainsi remise à l’ordre du jour, avec l’ouverture de droits sociaux, à la formation et à la retraite, comme le défend notamment la Fédération Nationale des Aidants et Accueillants Familiaux.

Après la crise, le besoin de répit

Avec un « retour à la normale » des structures d’accueil et d’aide à domicile très progressif, le déconfinement n’a pas sonné la fin des difficultés pour les aidants. Alors qu’ils sont 7 sur 10 à ressentir un épuisement physique et moral suite à l’épidémie de Covid-19, leur première attente est de prendre un peu de répit. Le Ciaaf a ainsi proposé la mise en place immédiate d’un chèque répit de 1 000 euros, afin de permettre aux aidants de financer « à la carte » une solution adaptée à leur situation. Annoncées en Octobre 2019, les mesures du Plan gouvernemental « Agir pour les aidants » sont aussi très attendues, de l’entrée en vigueur du congé de proche aidant rémunéré au renforcement des dispositifs de répit sur l’ensemble du territoire. Signe d’espoir : 63 % des aidants affirment que le confinement a permis à leurs proches de prendre conscience de leur engagement en tant qu’aidant.

SOURCES
Enquête Aidants et Confinement, Ipsos-Macif, juillet 2020.
Enquête sur les impacts du confinement sur les aidant.e.s et sur leurs besoins, Collectif inter-associatif des aidants familiaux (Ciaaf), juin 2020.