A l’occasion de la Journée Nationale des Aidants 2022, la Macif dévoile les résultats de l’enquête Macif Ipsos sur les aidants vivant dans les zones rurales.

Décryptage – Aidants et ruralité

Les aidants ruraux très engagés pour accompagner le vieillissement de leurs proches

En quoi le fait de vivre en zone rurale impacte-t-il la vie des aidants ? Quelles sont les singularités des aidants ruraux ? Comment la ruralité influe-t-elle sur l’offre de service et la mobilité dans les territoires ? Voici quelques unes des questions à laquelle l’enquête MACIF-IPSOS, réalisée du 19 au 22 juillet 2022, tente d’apporter des réponses.

Sans surprise, la personne aidée fait partie, en très grande majorité, de l’entourage familial (87 %) de l’aidant rural, à commencer par ses parents (45 %). Dans 75 % des cas, elle vit dans son propre domicile. 

Les aidants ruraux accompagnent l’avancée en âge de leurs proches

Spécificité du milieu rural, l’accompagnement des personnes aidées semble, bien plus que sur la moyenne du territoire, être suscité par l’âge. En effet, alors que la part d’aidants ruraux déclarant accompagner leur proche en raison d’une maladie recule significativement par rapport à l’étude de 2020 (29 % contre 45 %), l’aide apportée en raison de l’âge est citée par près des deux tiers des aidants ruraux (64 % contre 53 % en 2020). Il faut sans doute y voir les conséquences de deux réalités prégnantes de la ruralité : les distances et l’isolement.

Toutefois, dans la grande majorité des cas (77 %), les aidants ruraux sont soutenus dans leur rôle, soit par des professionnels (aides à domicile, infirmières…), soit par des proches. 

Un engagement fort sur tous les fronts

La majorité des aidant ruraux (58 %) consacrent de 1 à 7 h par semaine à l’aide à leurs proches. Ce temps peut même dépasser 15 h pour un aidant rural sur dix. Il est vrai que les aidant ruraux sont mobilisés sur tous les fronts : 4 sur 5 aident leur proche sur le plan administratif (90 %) et pour les actes de la vie quotidienne (86 %), 2 sur 3 pour les actes de soin. Surtout, la moitié déclare apporter l’ensemble de ces aides, y compris l’aide à la personne. Ce phénomène est plus répandu en zone rurale qu’ailleurs, probablement parce que l’offre de service d’accompagnement y est plus limitée.

Des déplacements coûteux

3 aidants ruraux sur 4 déclarent se déplacer plusieurs fois par semaine dans le cadre de l’aide apportée à leurs proches (visites, aide pour les tâches du quotidien, courses…) pour une distance moyenne parcourue significative (80 km). Effectués essentiellement (80 %) en véhicule personnel, ces déplacements ont un coût considéré comme important par 3 aidants sur 5. Dans le contexte actuel d’inflation et d’augmentation du prix des carburants, 58 % des aidants ruraux ont ainsi été amenés à réduire leurs déplacements.

Le rôle d’aidant plus difficile en milieu rural

Fatigue, solitude, isolement, autant de sentiments négatifs ressentis par les aidants ruraux qui sont 60 % à estimer que le fait de résider dans un territoire plutôt rural rend leur rôle d’aidant plutôt difficile. Ces sentiments négatifs sont en partie liés au manque de soutien et d’accompagnement. En cause, la méconnaissance des services existant sur le marché que la moitié des aidants ruraux disent ne pas connaître, alors qu’une part non négligeable admet qu’elle en aurait pourtant besoin.

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