Se créer un environnement propice au répit quand on est aidant

Se créer un environnement propice au répit quand on est aidant

Le répit est cette pause, cette respiration, cet entre deux qui participe à adoucir nos quotidiens parfois intenses, compliqués, douloureux.

Le répit est cette zone de ralentissement au cours de laquelle il est possible de lâcher temporairement la réalité tout en puisant l’énergie dont nous avons besoin pour poursuivre nos chemins de vie.

Le répit est un espace nécessaire et indispensable qui préserve et protège de l’épuisement physique, psychique et émotionnel.

Lui reconnaître cette importance est l’amorce de son acceptation, qui elle-même fera que l’on parvient à se l’accorder en tenant à distance toute velléité de culpabilité.

Les temps de répit sont essentiellement des temps qui sont prévus, anticipés car ils obligent à prévoir une « solution de remplacement » auprès de l’aidé.

Les bénéfices de cette anticipation sont multiples.

Le temps de répit prévu est un objectif connu, choisi et atteignable, qui apporte un soutien moral dans la période qui le précède.

L’anticipation offre à l’aidant la possibilité d’en parler avec l’aidé. Ainsi, l’effet de surprise qui peut être vécu comme une injustice et / ou un abandon est limité, voire inexistant. Préparer l’aidé à l’absence temporaire atténue considérablement le sentiment de culpabilité. Ainsi, le temps de répit est d’autant plus qualitatif, car l’aidant peut se l’approprier au mieux de ce qu’il lui offre.

Veiller à faire des moments de répit, des moments les plus agréables possible renforce le désir et la volonté de les poursuivre. Cette démarche entraîne un comportement qui génère des situations, qui elles-mêmes favorisent de nouveaux temps de répit. C’est le cercle vertueux du « prendre soin de soi pour mieux prendre soin de l’autre / des autres ».

Si le temps qui précède le répit est un temps qui participe à alléger la charge du quotidien, le temps qui suit le répit est tout aussi positif. L’aidant qui a pu s’autoriser à se l’accorder véritablement revient auprès de l’aidé rempli d’une énergie différente et empli d’une émotion affective propre à la magie des retrouvailles.

Lorsque ces temps de répit sont des temps qui font partie intégrante du rythme de vie de l’aidant et de l’aidé, il devient également envisageable de saisir des temps de répit qui se présentent de façon inattendue.

Malgré des journées cadencées par un rythme imposé et une ritualisation qui peut devenir plus sclérosante que sécurisante, la vie et ses aléas peuvent continuer à s’infiltrer en apportant une brise de fantaisie,  et un vent de « douce folie » qui nous rappelle que la vie est émouvante et précieuse car elle est éphémère.

Créer un environnement propice au répit c’est créer un environnement propice à la vie.

Muriel Gaillard

Consultante – Formatrice

Diplômée en Ethologie