Les aidants secondaires

Les aidants secondaires

Tout comme l’aidant principal, l’aidant secondaire ne choisit cette place ni ce rôle. L’aidé et les aidants qui l’entourent sont happés par la dépendance qui est réelle, concrète et omniprésente.

Tous subissent tout en étant actifs et acteurs du quotidien qu’ils partagent. Généralement, le fait de subir conduit à devenir passif, alors que dans cette situation précise c’est l’action qui prédomine. L’ensemble des énergies de chacun mutualisées constitue la qualité de prise en charge et en soin de l’aidé, tout en contribuant à créer une harmonie de vie relationnelle et affective.

Plus l’environnement humain de l’aidé et de l’aidant est important, plus ils seront accompagnés et soutenus, dans la mesure où ces personnes « en périphérie » sont en capacité de pouvoir et de vouloir le faire. Ainsi, le nombre de personnes impactées par la dépendance est au-delà de l’idée première que l’on peut se faire.

L’aidé et l’aidant sont rattachés à un groupe humain plus ou moins important, familialement, amicalement et socialement. Les personnes faisant partie de ces deux premiers cercles, familial et amical sont nécessairement concernés d’une façon ou d’une autre par la dépendance. La personne la plus proche de l’aidant principal (souvent le conjoint ou un enfant) occupe la place à la fois charnière, qui consolide, et pivot, qui permet la flexibilité, que l’on appelle l’aidant secondaire.

L’aidant secondaire soutient essentiellement l’aidant principal, dans ses actions et gestes auprès de l’aidé, et d’un point de vue psychologique et affectif par le simple fait de sa présence.

Ainsi l’aidant secondaire apporte à la fois un réconfort et du répit.

Ce souffle, cette respiration, cette parenthèse, est le moyen de ramener l’aidant à une autre partie réelle de sa vie, une partie différente où la dépendance ne prend pas toute la place.

Parler d’aidants principaux et d’aidants secondaires revient, à minima, à doubler le nombre de personnes étant responsables des aidés. Cela nous fait mesurer l’étendue et la largesse de la population concernée, car si tous les aidants ne s’identifient pas forcément en tant que tels, la très grande partie des aidants secondaires sont tout aussi lointain de ce rôle important qui est le leur.

Réfléchir à la réalité et aux difficultés des aidants nous amène à prolonger notre pensée et à découvrir toutes les personnes qui peuvent être qualifiées « d’aidantes ». La dépendance crée un effet domino qui entraîne dans sur son parcours beaucoup plus de personnes que ce que l’on peut imaginer.

Muriel Gaillard

Consultante – Formatrice

Diplômée en Ethologie