L’aidant au sein de la famille

L’aidant au sein de la famille

Nous évoluons tous au sein de nos familles respectives, tels des navigateurs plus ou moins expérimentés, ayant à leur disposition un navire plus ou moins sécure, et devant faire avec les aléas météorologiques.

La notion de famille peut se déployer au sein de différents groupes humains, qui parfois se rejoignent entre eux : la famille biologique, la famille affective, la famille amicale, la famille sociale, la famille spirituelle, la famille culturelle…

La famille est ce groupe qui accueille, qui recueille, qui reconnaît, qui rassure, qui enveloppe, qui stimule, qui valorise, et qui parfois peut également fragiliser, insécuriser, troubler, contrarier, peiner, rejeter, exclure, puis de nouveau réintégrer, reconstruire, réunir…

La famille est donc le lieu d’expérimentations de toutes les émotions et sentiments possibles et inattendus..

Comme il existe une multitude de témoignages d’aidants pour illustrer leurs situations au sein de leurs familles, la décrire ou la résumer est illusoire. La diversité des récits et des témoignages des aidants révèle des situations allant de la consolidation des liens et du renforcement de la protection mutuelle entre les différents membres de la famille, à la fragilisation de ces mêmes liens pouvant aller jusqu’à la rupture (considérée comme temporaire tant que les personnes concernées sont en vie). Certains aidants peuvent vivre ces deux types de situations alternativement.

Contrairement aux autres membres de la famille, l’aidant, tout comme l’aidé, est d’une certaine façon « figé » au sein de la famille dans la mesure où ses échanges vers l’extérieur sont rendus plus difficiles, donc à la fois moins nombreux et moins fréquents. La place de l’aidant est donc centrale, tout comme celle de l’aidé. Tous deux induisent par conséquent un mode de vie que la dépendance impose. Si l’aidant et l’aidé font corps avec ce mode de vie, cela n’est pas toujours le cas des autres membres de la famille qui le rejette, s’y oppose, ou s’en éloigne sur la pointe des pieds en privilégiant une fuite vers un « ailleurs » tels des exilés cherchant un refuge.

La dépendance peut tout aussi bien créer l’appauvrissement relationnel de la famille que son enrichissement. Il incombe à chaque navigateur de choisir et de décider du cap à suivre, puis à atteindre sa destination à l’issue de son voyage.

Muriel Gaillard

Consultante – Formatrice

Diplômée en Ethologie